Biodiversité – Le jardin historique
Le jardin historique…ou le jardin comme monument.
« Le jardin historique est une composition architecturale et végétale qui, du point de vue de l’histoire ou de l’art, présente un intérêt public. Comme tel, il est considéré comme un monument. (art.1) »
Ainsi, la charte de Florence relative à la sauvegarde des jardins historiques, enregistrée le 15 décembre 1982 par l’ICOMOS en vue de compléter la Charte de Venise dans ce domaine particulier a 40 ans cette année.
Définissant le jardin comme monument vivant, elle a jeté les bases d’une approche du patrimoine végétal selon des règles spécifiques.
Il est précisé à l’article 4 que, relèvent de la composition architecturale du jardin historique :
– son plan et les différents profils de terrain ;
– ses masses végétales : leurs essences, leurs volumes, leur jeu de couleurs, leurs espacements, leurs hauteurs respectives ;
– ses éléments construits ou décoratifs ;
– les eaux mouvantes ou dormantes, reflet du ciel.
Les règles différenciées concernent l’entretien, la conservation et la restauration. Ces opérations prenant une signification particulière dans la mesure où le matériau principal est le végétal, donc vivant, et comme tel périssable et renouvelable.
En ce qui concerne l’entretien, il y est précisé que ce sont des remplacements ponctuels envisagés de manière continue et des renouvellements cycliques à long terme avec replantation de sujets déjà formés qui assureront l’entretien de la végétation.
« Le choix des espèces d’arbres, d’arbustes, de plantes, de fleurs à remplacer périodiquement doit s’effectuer en tenant compte des usages établis et reconnus pour les différentes zones botaniques et culturelles, dans une volonté de maintien et de recherche des espèces d’origine ».
Aujourd’hui, des exemples montrent qu’il est possible de faire rimer gestion écologique et jardin historique dans le respect de la charte de Florence.
La sauvegarde des jardins historiques exige qu’ils soient identifiés et inventoriés, qu’il soient parcs ordonnancés ou paysagers ou jardins modestes.
Né en 2013, l’Institut Européen des Jardins et Paysages (IEJP) est un lieu de rencontres et un centre de documentation touchant aussi bien les amateurs et spécialistes de jardins que le grand public. Grâce à son projet d’inventaire numérique, l’Institut contribue à la mise en valeur d’archives ainsi que de toutes autres sources et données liées aux jardins et aux paysages. Cette mission est menée en collaboration avec le Pôle du Document Numérique de l’Université de Caen.
Outre l’inventaire et archives des parcs et jardins de France, on y trouve ceux du Portugal, de l’Angleterre et des deux régions (Flandre et Wallonie) belges. 1035 notices d’inventaires sont décrites pour la Wallonie dont 311 pour le seul Hainaut provenant de l’inventaire coordonné par Nathalie de Harlez, historienne des Jardins, bien connue des spécialistes.
Pour Mons, parmi les 67 parcs et jardins répertoriés, 23 sites sont inventoriés et font l’objet d’une fiche descriptive reprise à l’inventaire numérique, 10 lieux n’ont pu être visités. Enfin, d’autres sites ont entretemps disparu ou n’ont pas fait l’objet d’inventaires, du fait de leur caractère de parc public ou parce qu’ils étaient contemporains. Critères qu’il y aurait lieu sans doute de reconsidérer quelque 25 ans plus tard…
Ainsi, le square Saint-Germain, jardin classé conçu conjointement par l’architecte Joseph Hubert et l’architecte-paysagiste Louis Fuchs dans la seconde moitié du XIXè siècle et réaménagé avec transformations dans les années 1950 est répertorié comme jardin historique.
Son réaménagement qui s’achève, a-t-il respecté la charte de Florence ? Quelle ligne de conduite les auteurs de projet actuels se sont-ils définie ?
Pour aller plus loin :